À l'occasion des Deux Sessions 2025, Nicolas Bazié, journaliste reporter chez Libreinfo (Burkina Faso) a accordé une interview écrite à CGTN Français sur de nombreux sujets tels que la démocratie populaire intégrale, les 25 ans du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) et les relations sino-africaines et la décision des États-Unis d'imposer des droits de douane supplémentaires. Selon lui, les résultats de la coopération Chine-Afrique sont assez palpables. Concernant la décision des États-Unis d'imposer des droits de douane supplémentaires, il indique qu'il serait judicieux de dialoguer et de parvenir à une issue favorable à tous.

Voici l'interview écrite :
1. Depuis le 18e Congrès national du PCC, le secrétaire général Xi Jinping a mis en avant le concept important de démocratie populaire intégrale. Dans le jardin de la civilisation mondiale, la fleur de la démocratie chinoise s'est épanouie avec splendeur, élargissant les nouveaux horizons de la civilisation politique humaine. Les deux Sessions constituent une occasion importante d'observer la démocratie populaire intégrale en Chine. Comment évaluez-vous les actions menées par la Chine dans la mise en œuvre de la démocratie populaire intégrale ? À quels autres sujets d'actualité accordez-vous de l'attention lors des deux Sessions ?
Si on considère que la démocratie populaire intégrale met beaucoup l'accent sur la performance comme par exemple la croissance économique, l'amélioration du niveau de vie des populations ou la stabilité sociale, on peut aisément dire que la Chine a réussi avec des actions concrètes qui, quoi qu'on dise, est un fait et ne souffre d'aucune ambiguïté. Aujourd'hui, ce géant occupe une place importante dans l'économie mondiale et dans les relations diplomatiques. Les dirigeants chinois misent sur le développement qui, à mon avis, reflète plus la volonté du peuple et qui permet de protéger ses droits et ses intérêts, de surtout stimuler sa créativité grâce à un système institutionnel efficace mis en place et surveillé par l'État. Grâce à un tel mécanisme, on voit des nationaux riches poussés comme des champignons chaque année dans un pays où presque tout le monde croit en la dynamique impulsée pour le pouvoir central qui montre le chemin à suivre, tout en respectant les lois qui régissent la société. Sans oublier l'extrême pauvreté qui a drastiquement diminué au fil des ans.
En octobre 2021, le Président Xi Jinping avait raison lorsqu'il déclarait en substance que pour évaluer un pays démocratique, il faut chercher à savoir si les engagements pris lors des campagnes électorales sont respectés ; si les règles et les procédures de l'exercice du pouvoir sont démocratiques ; si le peuple participe à l'édification de la nation et occupe une place dans le développement économique et social.
Concernant les deux Sessions, en cours actuellement, j'ai pu relever, par exemple, dans le discours du Premier ministre Li Qiang, prononcé devant les parlementaires que la demande intérieure, est la « force motrice » de la croissance et que le gouvernement espère créer 12 millions d'emplois urbains en 2025 et vise une inflation de 2 %, avec une croissance économique fixée à environ 5 % pour 2025. J'ai également pu noter que la Chine va augmenter ses dépenses de défense de 7,2 % en 2025 et que le gouvernement apportera un soutien aux entreprises privées, à l'effet de « stimuler la croissance du secteur privé et protéger efficacement les droits et intérêts légitimes des entreprises et entrepreneurs privés ». Le pays se donnera certainement les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs escomptés.
2. Le 5 septembre 2024, le président Xi Jinping a annoncé dans son discours d'ouverture du Sommet de Beijing du Forum sur la coopération sino-africaine qu'au cours des trois prochaines années, la Chine serait disposée à travailler avec l'Afrique pour mettre en œuvre les dix actions de partenariat pour la coopération sino-africaine, afin de faire progresser la modernisation, d'approfondir la coopération sino-africaine et de diriger la modernisation du Sud global. Dans quelle mesure pensez-vous que cela puisse inspirer les pays africains dans l'exploration d'une voie de modernisation adaptée à leurs propres réalités ?
Je crois que les dirigeants africains qui ont visité la Chine ont pu cerner ce que c'est que la modernisation réelle. Dans le cadre de la coopération sino-africaine, beaucoup de pays africains bénéficient, de la part de la Chine, d'infrastructures modernes, qu'elles soient aéroportuaires, sanitaires, routières, etc. Les dirigeants africains gagneraient donc beaucoup en renforçant leurs relations avec la Chine et bénéficier de son expertise dans leur volonté de moderniser nos villes avec des infrastructures durables. Ce n'est un secret pour personne, des observateurs avisés n'hésitent pas à qualifier la Chine « de partenaire fiable », ayant pu s'adapter aussi facilement aux réalités africaines. Les résultats sont assez palpables sur le terrain.
3. Depuis janvier 2025, la décision des États-Unis d'imposer des droits de douane supplémentaires, notamment à la Chine, au Canada et au Mexique a suscité beaucoup d'attention, et les pays touchés par la politique tarifaire américaine ont également pris des contre-mesures connexes. Quel impact pensez-vous que cela aura sur le système commercial multilatéral mondial ?
Sauf erreur ou omission, je crois que les produits canadiens et mexicains sont taxés à hauteur de 25 % en entrant aux États-Unis, à l'exception des hydrocarbures canadiens qui le sont à 10 %, alors que les produits chinois sont désormais taxés de 20 %, au-delà des droits de douane existants avant sa réélection de Donald Trump. La Chine et les États-Unis n'ont vraiment pas intérêt à créer une guerre commerciale qui n'en vaut pas la peine, surtout quand on sait que chacun exporte beaucoup de produits vers l'autre et qu'il pourrait avoir des répercussions sur leurs économies respectives. Donald Trump le sait très bien et il l'a d'ailleurs reconnu. Il serait judicieux de dialoguer et de parvenir à une issue favorable à tous.