(Note de l'éditeur : Cet article reflète le point de vue de l'auteur Gagne O'scawn Pierre Pibarod et pas nécessairement celui de CGTN.)

Entre « protectionnisme » d'une part et « surcapacité » de l'autre, les avis sont tranchés quant à la nouvelle pomme de discorde entre la Chine et les États-Unis. Plutôt qu'exacerber les tensions en détaillant les arguments avancés de part et d'autre, ou en analysant les conséquences du conflit sur les nouvelles industries, notamment la faillite d'entreprises ou les taxes à l'importation, essayons de nous poser les questions essentielles qui vont dans l'intérêt des populations du monde, ce qui à priori, serait l'objectif poursuivi par toutes les parties.
Tout d'abord, qu'est-ce qui est réellement en jeu ? Comme c'est bien souvent le cas, les enjeux sont bien plus importants que le débat lui-même, en l'occurrence, la production et la concurrence dans les industries des véhicules électriques ou des panneaux solaires. Pour mieux comprendre le présent, il faut d'abord regarder dans le passé. Depuis plusieurs années, les pays occidentaux prêtent à la Chine des motivations égoïstes dans sa politique étrangère, et proclament dans le même temps que leur unique motivation demeure la stabilité mondiale. On se souvient encore de la campagne mettant en doute la qualité des produits « Made In China », des allégations de néo-colonialisme de la Chine au travers des prêts préférentiels, ou encore des accusations d'espionnage visant les compagnies de technologie chinoises. De son côté, la Chine dénonce le protectionnisme occidental et les barrières illégales contre ses entreprises, rejette le narratif diffamatoire contre ses motivations, et accuse ses détracteurs de vouloir une hégémonie qui n'est pas dans l'intérêt des pays en développement. Rien de nouveau donc ! Ce nouveau débat autour de la « surcapacité » n'est que le prolongement de l'opposition des États-Unis à la Chine, une opposition d'abord idéologique, qui se matérialise en litiges politico-économique.
Une fois la cause profonde et fondamentale de cette énième friction entre les deux puissances économiques identifiée, posons-nous à présent la seconde question essentielle suivante : Quelle vision jugeons-nous la plus bénéfique pour le monde ? Une vision américaine avec les résultats que nous lui connaissons déjà, ou une « nouvelle ère » portée par la Chine qui suscite un intérêt grandissant auprès des nations en voie de développement, quand bien même rejetée par quelques nations occidentales ? Sachant qu'aucun modèle économique n'est parfait, le système économique mondial devrait légitimement être celui qui fait le mieux du monde un meilleur endroit pour toutes les nations. Et dans ce cas de figure, du moins pour l'heure, la balance penche très clairement du côté de la vision de la Chine : la Chine prône la coopération plutôt que le protectionnisme, encourage des partenariats gagnant-gagnant, préconise également des règles internationales justes et équitables qui donnent la latitude à chaque nation d'emprunter la voie de développement qui lui convient ; l'industrie chinoise des nouvelles énergies fournit à prix réduit des produits de haute qualité aux pays développés et aux pays en voie de développement, ce qui impacte de manière positive la protection de la planète, et permet à des populations vulnérables de bénéficier de l'accès à l'électricité. Que doit faire de plus la Chine ?
(Photo : VCG)