(Note de l'éditeur : Cet article reflète le point de vue de l'auteur Karim Badolo et pas nécessairement celui de CGTN.)
Un rapport intitulé « Développement durable : le rapport annuel 2024 sur l'Asie et le monde » a été largement au cœur des discussions au cours du Forum de Boao pour l'Asie (FBA) qui se tient du 26 au 29 mars 2024 dans la province de Hainan en Chine. Ledit document illustre à souhait les immenses opportunités de développement et de création d'emplois qu'offrent la transition énergétique. L'utilisation des ressources renouvelables, l'amélioration de l'efficacité énergétique et l'électrification des secteurs d'utilisation finale induite par les forces productives de nouvelle qualité donneront naissance à de nouvelles industries et créeront des opportunités d'emploi substantielles.
Champions en matière de promotion des énergies, de nombreux pays asiatiques pourraient inspirer l'Afrique dans ce domaine. Pour le cas spécifique de la coopération sino-africaine, les deux parties ont fait l'option de promouvoir les énergies renouvelables dans les différentes initiatives de développement. D'ailleurs, lors de la COP 28 tenue à Dubaï au dernier trimestre de 2023, la Chine et l'Afrique ont pris l'engagement de renforcer leur coopération dans des projets d'énergie propre à petite échelle. Il va s'agir concrètement de promouvoir davantage de petits projets innovants d'énergie propre sur le continent. L'on se rappelle également que lors du 8e Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), à Dakar au Sénégal en 2021, l'engagement avait été pris d'orienter la coopération vers un développement « de qualité » associant soutenabilité financière et environnementale.
Le FBA 2024 a littéralement révélé le potentiel que représentent les pays asiatiques en matière de transition énergétique. Au moment où des pics de chaleurs sont enregistrés partout sur le continent africain entrainant de longues coupures d'électricité dans certains pays, l'occasion est belle pour non seulement s'inspirer de l'expérience asiatique dans le développement des énergies renouvelables, mais aussi pour renforcer les projets existants en la matière. Investir de manière conséquente et à long terme dans les énergies vertes devient donc l'alternative la plus plausible pour résorber le déficit en matière de fourniture d'électricité sur le continent.
Au-delà des projets déjà portés par l'Initiative « la Ceinture et la Route » dans la promotion des énergies vertes et de lutte contre le changement climatique sur le continent africain, la conférence annuelle du FBA a une fois de plus montré que les pistes vers une indépendance énergétique sont légion. Il a été entendu à Boao que le développement vert et à faible émission de carbone de la Chine entraînera une augmentation considérable de la croissance économique et alimentera un marché d'environ 1 400 milliards de dollars pour l'investissement et la consommation chaque année. En Afrique, les ressources énergétiques renouvelables sont énormes que ce soit pour le solaire, l'éolienne ou l'hydraulique. Il suffit de développer l'expertise adéquate pour les valoriser. Et dans ce sens l'expérience asiatique pourrait véritablement aider le continent. Toutefois, il reste à renforcer les mécanismes de coopération dans le domaine. Et le FBA dont l'objectif principal est de promouvoir l'intégration économique en Asie et de mettre en commun les énergies positives pour le développement de l'Asie et du monde est une plate-forme dont il faut impérativement profiter.
(Photo : VCG)