Maxime Vivas : rétablir la vérité sur le Xinjiang

Maxime Vivas, écrivain, essayiste et cyber-journaliste français, il a livré à CGTN Français une interview exclusive dans laquelle il nous fait part de son point de vue sans parti pris sur la situation au Xinjiang. Vous trouverez tous les détails dans cet article.

L'article reflète les opinions de l'auteur, et pas nécessairement celles de CGTN Français.

Média français et Opinion publique

J'ai vu que nos médias disaient qu'au Xinjiang, il y avait un génocide, que la langue ouïgoure était interdite, que la culture était aussi éradiquée. C'était les mêmes choses que ce qu'on disait sur le Tibet dix ans plus tôt. Et encore une fois, ce n'est pas vrai, ce n'est pas ce que j'ai vu, alors j'avais envie de le dire. En même temps, j'ai mesuré le risque qu'il y avait à écrire un livre sur le Xinjiang, et sur les Ouïgours qui serait le contraire de ce que tous les médias écrivent en français, en Europe et aux États-Unis, notamment pour le clan atlantiste. J'ai risqué de passer pour une sorte de complotisme. J'avais à la fois mis à écrire et puis je me disais que c'était très risqué. Et finalement, pendant l'été 2020, je me suis décidé à écrire ce livre, parce que je me suis dit que "bon, il faut que je parle, il faut que je prenne le risque."

J'ai contacté neuf éditeurs dont trois éditeurs que je connaissais bien, parce qu'ils avaient déjà édité quelques-uns de mes livres. Et ces neuf éditeurs, la plupart n'ont pas répondu, et l'un m'a répondu pour me dire qu'en fait, il va me soupçonner de vouloir décrire les Chinois comme moins cruels que ce que disent nos médias. Il ne fallait pas montrer que les Chinois étaient moins cruels que ce qu'on dit. Alors donc, il a refusé le livre. Donc, j'ai failli aller chercher un éditeur à l'étranger, en Europe notamment, et puis j'ai appris l'existence d'un éditeur qui s'appelle "la Route de la soie" et c'est Sonia Bressler qui a monté cette maison d'édition. Elle a monté cette maison d'édition après un voyage au Xinjiang, où elle s'est aperçue que ce qu'elle voyait là-bas, était tout à fait le contraire de ce que disaient nos médias.

Je pense qu'il y a certainement des dizaines d'éditeurs dans le monde, et certainement beaucoup en France aussi, qui sont d'accord avec ce que je dis sur la Chine, et qui ne vont pas l'écrire parce qu'il y a un risque qui est trop grand pour eux et pour leur carrière. 

Les médias français, bien sûr que j'en ai peur, en fait "peur", c'est une façon de le dire, en fait je m'en méfie parce que je sais que les médias français, il va y avoir deux hypothèses, ou bien ils ne vont pas parler du livre, il y a une sorte de plateforme de verre, le livre est en-dessous, on n'en parle pas. Donc un livre dont on ne parle pas est un livre qui n'existe pas, ça c'est le gros danger. Et l'autre hypothèse, c'est qu'ils vont en parler, mais pour en dire du mal ou pour dire du mal de l'auteur. Parce que si le livre est irréfutable, si ce que le livre dit est vrai, c'est tout ce qu'on y trouve les chiffres, les dates, les noms, l'histoire, si tout est vrai, il reste à s'attaquer à l'auteur, c'est ce qu'ils ont fait d'ailleurs. C'est-à-dire les attaques ad hominem.

Je l'avais dit, dès que le livre sortit, ils vont s'attaquer à moi plus qu'au livre. Et ça ils le font, c'est ce qu'a fait le média sur Internet Arrêt sur Images, c'est un média très connu en France. Ils ont fait ça, ils m'ont tendu un piège monumental contre moi, pas forcément contre la Chine, le Xinjiang, c'était contre moi. Malheureusement, moi j'avais enregistré l'ensemble de l'interview et je l'ai publié intégralement, et pour eux ça a été un désastre. Parce qu'ils avaient fait une caricature de ce que j'avais dit, et ça a été un désastre pour eux. Beaucoup, beaucoup de leurs abonnés ont protesté, et la plupart des gens sur leur site même m'ont donné raison. Donc là, il y a un piège terrible.

Là, j'avais l'interview avec Libération, je savais bien que Libération, quoi que je dise, ne peut pas me donner raison. Il mène un combat contre la Chine depuis des années. Je l'aurais dit, mais comment ça fait-il que chaque fois qu'on voit le mot "Chine" sur votre journal Libération, c'est toujours pour donner des nouvelles négatives, comme il s'est passé en Chine, uniquement des choses désastreuses, des catastrophes, mais vous ne voyez pas la Chine se développer.

Le sociologue français, mondialement connu, Pierre Bourdieu qui a écrit beaucoup sur les médias et sur la télévision. Il avait cette notion qui est appelée "la circulation circulaire de l'information". Un journal donne une information, on ne verdit pas s'il est vrai, les autres journaux, ils se lisent entre eux les journaux, les autres journaux la reprennent, ça fait le tour : les hommes politiques lisent les journaux, ils en parlent, les journaux en parlent de nouveau en lisant ce dont les hommes politiques ont parlé, et ça fait le tour, et ça grossit, c'est la circulation circulaire de l'information. Là, est-ce que les journaux voyant ce qui a été publié dans la Marseillaise et dans Libération vont me contacter pour me demander des interviews, c'est possible, mais ce serait toujours des pièges, ce serait toujours pour essayer de montrer que j'ai tort et moi ça je le sais, je le savais dès le départ.

« Génocide » au Xinjiang : Pourquoi la fiabilité des témoignages n'a jamais été mise en question par les médias occidentaux ?

Ce sont des témoignages, d'abord il y a ceux qui ont écrit sur les camps de concentration, les tortures, les viols, les stérilisations, les ménopauses qui ont été provoquées, les meurtres…il y a tout ça. Ce sont des choses qu'Adrien Zenz dont on parlera peut-être, c'est important de savoir qui il est, mais qui n'ont pas le moindre début de commencement d'une preuve. Ce sont des choses qui peuvent être lancées comme ça, et puis, personne n'a pu les vérifier. Ceux que l'on a pu vérifier, c'est un site américain, qui s'appelle The Grayzone, il a vérifié quand des femmes ouïgoures arrivent aux États-Unis ou en France, qui avaient été dans un camp, on lui demande : est-ce que vous avez été obligée de manger du porc, elle répond : non, non pas du tout. Est-ce que la nourriture n'était pas très abondante ? Est-ce que vous avez été battue ? Elle répond : non, non, on n'avait pas été maltraité. Est-ce que vous avez été violée ? Elle répond : non, non, pas du tout.

Et puis quelques mois après, elle a été prise en main par les Organisations anti-chinoises, et le discours est tout à fait différent. Elle dit : Oui, j'ai été violée (Et puis elle pleure), j'ai été battue, on m'a obligée de manger du porc, j'ai été torturée, j'ai été stérilisée etc. Si ces témoins-là, il faut quand même les confronter à des gens, suivre un petit peu leur itinéraire, voir qui sont ces témoins, d'où ils viennent, voir qui c'est. Et ça on ne le fait pas.

J'ai vu sur les chaînes de télévision française, des Ouïgours qui viennent et qui pleurent, qui racontent ce que vous venez de me dire : violé, torturé, battu, et puis mais à aucun moment, le journaliste ne fait son métier qui serait de lui dire c'était où, à quel endroit, et à quelle époque, et comment s'appelaient vos tortionnaires, c'est ça les questions que devraient poser les journalistes. Ils ne font pas, parce qu'ils savent s'ils le faisaient, ils démasqueraient les menteurs.

Ici on avait un grand révolutionnaire, Robespierre qui disait que aucun peuple n'aime les missionnaires armés. Donc, en Chine, on le sait, il n'y a pas un peuple qui aime être soumis par les armes. D'ailleurs, ça échoue toujours, donc les Chinois n'ont pas intérêt à martyriser tout un peuple. L'intérêt qu'ils ont, c'est de sortir le peuple de la pauvreté, de l'éduquer, d'avoir un bon niveau de vie et d'instruction. Vous savez, Victor Hugo, notre grand poète national disait : ouvrez une école, vous fermerez une prison. C'est ça qu'il faut faire, et donc les Chinois font ça. Ils ont une politique de discrimination positive pour aider les Ouïgours à monter des entreprises, pour aider les étudiants ouïgours à rentrer dans les universités, donner un certain nombre de points aux étudiants ouïgours, pour qu'ils réussissent les examens, alors que les autres étudiants n'ont pas ça. Les étudiants Han n'ont pas.

Et moi j'ai rencontré au Xinjiang, une cheffe d'entreprise ouïgoure qui avait 41 ans, et j'ai sa photo, elle nous a raconté que quand elle était dans un village et puis le gouvernement chinois l'a aidée à monter l'entreprise de confection de survêtement. Au bout d'un moment, elle avait 80 employées villageoises, et le village s'enrichissait, elle était cheffe, avec son salaire de patronne de l'entreprise. Et il y avait une bourse que son fils avait reçue, elle avait envoyé son fils à l'étranger pour faire ses études. C'était tout à fait inspiré pour elle. Ça ce n'est pas un génocide.

Coton au Xinjiang : Qu'est-ce que la vérité ?

Le problème, c'est qu'un mensonge peut se dire en quelques secondes, et que pour prouver que c'est un mensonge, quelques fois il faut des mois ou des années. En fait, les menteurs sont toujours en avance par rapport à ce que dit la vérité, ils ont toujours un temps d'avance. Regardez ce qui vient de passer sur Internet ces dernières semaines, avec les 500 mille « esclaves » dans les champs de coton. Libération a fait un titre avec 500 mille « esclaves » ouïgours dans un champ de coton. Ils disent ça. Et combien de temps il va falloir pour que l'on prouve que ce n'est pas vrai ? Eux, ils pensent ça, tout le monde le reprend, tout le monde sait qu'il y a 500 mille « esclaves » dans les champs de coton. Et nous, pour prouver que ce n'est pas vrai, il va falloir du temps. 

Moi j'ai commencé à regarder ça un peu de près, je me dis, 500 mille « esclaves », cette année dans les champs de coton, mais les années précédentes, il y avait des récoltes dans les champs de coton aussi, pourquoi il n'y avait pas d'esclaves ? Pourquoi cette année, il y a des esclaves ? En ce moment-là, mon fils aîné qui s'intéresse aussi à la Chine, souvent me donne des conseils, il me dit : Maxime, vas voir sur le site de l'ONU, le FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture), et tu vas voir.

Elle annonce que les années futures, il va y avoir une surproduction de coton, et les pays qui produisent les cotons et qui exportent sont les États-Unis, l'Inde et la Chine. Dans les années qui viennent, il y aura trop de coton si on n'empêche pas la Chine d'exporter le sien, parce que l'on ne peut pas acheter les cotons fabriqués par les « esclaves », ça reste le champ libre pour les États-Unis, c'est comme ça que ça marche. Il faut toujours chercher à qui profite le crime. Et donc, les États-Unis vont continuer à exporter leur coton, parce qu'ils ont éliminé un concurrent, et voilà comment ça marche. Chaque fois, il faut aller voir à qui profite le crime.

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